Comment le méningocoque parvient à pénétrer dans le cerveau?
Forum d'entraide en sciences :: Le forum étudiants :: Débat / Sondage / Actus sciences :: Actualités scientifiques
Page 1 sur 1
Comment le méningocoque parvient à pénétrer dans le cerveau?
Jusqu'à présent, les mécanismes moléculaires permettant à la bactérie responsable de la méningite cérébro-spinale de franchir la paroi des capillaires cérébraux et de « s'attaquer aux méninges » n'étaient que partiellement connus. Grâce à un travail conjoint d'équipes de l'Université Paris Descartes, de l'Inserm et du CNRS, les premiers signaux biochimiques d'enclenchement du processus infectieux commencent à être dévoilés. Le détail de ces recherches paraît dans l'édition datée du 23 décembre de la revue Cell.
Le méningocoque, la bactérie responsable de la méningite cérébro-spinale, est souvent présente à l'état non-pathogène dans la gorge de porteurs sains. Son passage dans le sang lui permet d'adhérer aux cellules de la paroi des vaisseaux capillaires cérébraux, de les franchir et de coloniser les méninges, causant ainsi la méningite. Des formes septicémiques souvent mortelles s'associent parfois à la méningite, responsables d'un choc septique s'installant en quelques heures, connues sous le nom de «purpura fulminans».
Afin que des colonies bactériennes puissent se stabiliser sur la paroi des vaisseaux capillaires et résister au flux sanguin, le méningocoque déclenche un processus en plusieurs étapes. La bactérie envoie d'abord des signaux chimiques dans les cellules endothéliales des capillaires, qui tapissent la paroi du vaisseau, côté sang. Ceci aboutit à la formation de bourgeonnements de la membrane des capillaires. Ces bourgeonnements, qui viennent s'interposer entre les bactéries et le courant sanguin, permettent la stabilisation et le grossissement de la colonie de bactéries à la surface des cellules endothéliales. D'autres événements « en chaine » suivent alors, qui diminuent progressivement l'étanchéité de la paroi des capillaires. Le relâchement des jonctions entre les cellules endothéliales des capillaires permet l'ouverture de la paroi à certains endroits et donc le passage de quelques bactéries qui vont infecter les méninges.
Un élément essentiel dans la compréhension de ce phénomène manquait, cependant, à savoir l'identification des récepteurs cellulaires du méningocoque et les premiers signaux biochimiques d'enclenchement du processus infectieux. Le travail réalisé par Stefano Marullo et ses collaborateurs vient de mettre en évidence un récepteur spécifique, déclencheur de l'action infectieuse du méningocoque, appelé récepteur béta2-adrénergique. Le méningocoque « amarré » à ce récepteur, déclenche le « recrutement » de protéines dites d'échafaudage qui vont progressivement déstabiliser les protéines responsables de l'étanchéité de la paroi des capillaires sanguins. Finalement, la paroi du vaisseau s'ouvre en certains endroits.
Les chercheurs ont observé que le pré-traitement des cellules endothéliales par des agents pharmacologiques capables d'induire l'internalisation du récepteur béta2-adrénergique inhibe quasi-complètement la formation des bourgeonnements cellulaires stabilisant les colonies de méningocoque et l'ouverture des espaces intercellulaires.
En conclusion, les auteurs expliquent : « en plus de l'antibiothérapie traditionnelle, l'utilisation de composés ciblant le récepteur béta2-adrénergique pourrait se démontrer utile dans le traitement des formes les plus graves de méningite, qui s'accompagnent de choc septique ».
source
Le méningocoque, la bactérie responsable de la méningite cérébro-spinale, est souvent présente à l'état non-pathogène dans la gorge de porteurs sains. Son passage dans le sang lui permet d'adhérer aux cellules de la paroi des vaisseaux capillaires cérébraux, de les franchir et de coloniser les méninges, causant ainsi la méningite. Des formes septicémiques souvent mortelles s'associent parfois à la méningite, responsables d'un choc septique s'installant en quelques heures, connues sous le nom de «purpura fulminans».
Afin que des colonies bactériennes puissent se stabiliser sur la paroi des vaisseaux capillaires et résister au flux sanguin, le méningocoque déclenche un processus en plusieurs étapes. La bactérie envoie d'abord des signaux chimiques dans les cellules endothéliales des capillaires, qui tapissent la paroi du vaisseau, côté sang. Ceci aboutit à la formation de bourgeonnements de la membrane des capillaires. Ces bourgeonnements, qui viennent s'interposer entre les bactéries et le courant sanguin, permettent la stabilisation et le grossissement de la colonie de bactéries à la surface des cellules endothéliales. D'autres événements « en chaine » suivent alors, qui diminuent progressivement l'étanchéité de la paroi des capillaires. Le relâchement des jonctions entre les cellules endothéliales des capillaires permet l'ouverture de la paroi à certains endroits et donc le passage de quelques bactéries qui vont infecter les méninges.
Un élément essentiel dans la compréhension de ce phénomène manquait, cependant, à savoir l'identification des récepteurs cellulaires du méningocoque et les premiers signaux biochimiques d'enclenchement du processus infectieux. Le travail réalisé par Stefano Marullo et ses collaborateurs vient de mettre en évidence un récepteur spécifique, déclencheur de l'action infectieuse du méningocoque, appelé récepteur béta2-adrénergique. Le méningocoque « amarré » à ce récepteur, déclenche le « recrutement » de protéines dites d'échafaudage qui vont progressivement déstabiliser les protéines responsables de l'étanchéité de la paroi des capillaires sanguins. Finalement, la paroi du vaisseau s'ouvre en certains endroits.
Les chercheurs ont observé que le pré-traitement des cellules endothéliales par des agents pharmacologiques capables d'induire l'internalisation du récepteur béta2-adrénergique inhibe quasi-complètement la formation des bourgeonnements cellulaires stabilisant les colonies de méningocoque et l'ouverture des espaces intercellulaires.
En conclusion, les auteurs expliquent : « en plus de l'antibiothérapie traditionnelle, l'utilisation de composés ciblant le récepteur béta2-adrénergique pourrait se démontrer utile dans le traitement des formes les plus graves de méningite, qui s'accompagnent de choc septique ».
source
Loupsio- Modérateur
- Nombre de messages : 758
Age : 31
Localisation : quelque part dans une taverne ou l'alcool est gratuit et illimité
Profession / Etudes : L2 BBMCP (FAC de sciences)
Points : 9095
Date d'inscription : 06/12/2009
Sujets similaires
» Comment le corps neutralise les virus inscrits dans son ADN
» comment on peut vivre ensemble dans ce monde
» Quand les ordinateurs copieront le cerveau
» comment on peut vivre ensemble dans ce monde
» Quand les ordinateurs copieront le cerveau
Forum d'entraide en sciences :: Le forum étudiants :: Débat / Sondage / Actus sciences :: Actualités scientifiques
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|
Jeu 2 Juil 2015 - 15:16 par louaraychi
» Devoir maison sur équilibre et réaction chimique
Dim 1 Fév 2015 - 17:19 par sararose
» Ma présentation
Sam 25 Oct 2014 - 23:29 par Rith
» projet scientique sur la LUMIERE
Ven 26 Sep 2014 - 20:33 par benjamin-010
» La trajectoire de la Terre
Mar 5 Aoû 2014 - 22:19 par Alban
» Equilibrer une réaction redox
Dim 8 Juin 2014 - 21:18 par Courtney ♥
» les effets sur les lignes de transport de l’électricité
Ven 30 Mai 2014 - 17:14 par leila14
» lignes de transport de l'électricité
Ven 30 Mai 2014 - 17:07 par leila14
» Gravitation
Ven 16 Mai 2014 - 20:16 par fatimaa
» Maquette suspension de moto 2D
Jeu 17 Avr 2014 - 17:20 par Sti2d