2011, une Année internationale pour réhabiliter l'image de la chimie

L'Année internationale de la chimie a été officiellement lancée jeudi par l'Unesco à Paris pour réhabiliter l'image de la chimie en rappelant l'importance de cette discipline pour la vie quotidienne et le développement durable.

Préservation de l'environnement, nutrition, accès à l'eau, santé, énergie, nouveaux matériaux: la chimie est porteuse de grandes avancées technologiques, mais a aussi des "applications parfois dangereuses, toxiques, polluantes, qu'il faut regarder en face", a relevé la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova.

Mais cette initiative "n'a pas uniquement pour objectif de dire tout le bien que nous pensons de la chimie, encore moins de redorer le blason de l'industrie chimique", a-t-elle ajouté.

La chimie est "souvent décriée", "comme tout ce qu'on ne comprend pas bien" et il est donc important d'en parler pour en améliorer la connaissance, note Nicole Moreau, présidente de l'Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC), co-organisatrice.

Colloques et conférences scientifiques, expositions, rencontres avec des chercheurs dans leurs laboratoires ou encore expériences sur l'eau dans des milliers d'écoles et de lycées dans le monde... L'Année internationale de la chimie (AIC) va se concentrer sur ses "effets bénéfiques" pour susciter un intérêt pour cette science, auprès des jeunes notamment, et y sensibiliser le grand public, utilisateur de la chimie au quotidien.

"Nous allons mettre l'accent sur la +chimie verte+, ce qu'elle peut apporter dans le débat sur le changement climatique et la préservation de l'environnement. L'énergie solaire, les biocarburants, c'est en partie de la chimie", indique Mme Bokova à l'AFP.

La chimie est aussi "très liée à l'agriculture, l'alimentation et la prévention des maladies, autant d'objectifs qui s'inscrivent dans les objectifs du Millénaire pour le développement", rappelle-t-elle, soulignant le rôle moteur joué par l'Ethiopie, à l'origine cette initiative.

L'AIC est "aussi l'occasion de passer le message aux pays en développement qu'il ne faut pas forcément copier le modèle européen ou américain, comme l'utilisation des produits chimiques dans l'agriculture. Il faut éviter de refaire les mêmes erreurs", estime Mme Bokova.

L'année 2011 marque également le centenaire de l'attribution du prix Nobel de chimie à Marie Sklodowska-Curie pour sa découverte du radium et du polonium. Une opportunité idéale pour l'Unesco de promouvoir l'égalité entre hommes et femmes dans l'éducation et la recherche scientifique.


Source : tv5.org