systeme de mémoire moléculaire
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systeme de mémoire moléculaire
Quand une molécule joue à la bascule…
Charger et décharger une molécule à la demande et changer sa forme : voici un atout de choix dans la course à la miniaturisation dont se sont dotés les chercheurs du Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales (Cemes) du CNRS. En plus de charger une molécule unique, à volonté et de manière absolument réversible, ces derniers ont su démontrer le lien entre cette charge et la forme géométrique de la molécule. La molécule peut donc être vue comme un bit d'information ou un système électromécanique de taille nanométrique. Ce jeu de bascule moléculaire parfaitement maîtrisé s'avère très intéressant pour la réalisation de mémoires ultra-denses ou de nano moteurs. Ces résultats sont publiés dans la revue Physical Review Letters.
Ce qu'ont réalisé les chercheurs du Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales du CNRS (Cemes) à Toulouse est appelé un commutateur moléculaire. Il s'agit d'une molécule qui peut indifféremment adopter un état A ou un état B par l'action d'un stimulus extérieur. Dans cette expérience, les états correspondent à deux géométries différentes de la molécule : elle conserve sa composition mais change simplement de forme. Pour induire ce changement, il faut ici ajouter un électron à la molécule (stimulus extérieur). En ajoutant un électron à la molécule, on introduit une force de répulsion supplémentaire. Certains atomes vont donc s'éloigner les uns les autres et la molécule changera de forme, passant d'une configuration plane et carrée à une configuration pyramidale plus volumineuse.
D'un point de vue technique, l'opération est rendue possible grâce à l'utilisation d'un microscope à effet tunnel. Il sert à la fois de caméra pour mettre en évidence la forme de la molécule et aussi d'outil permettant l'injection d'électrons : avec une tension électrique appliquée par la pointe du microscope, la molécule acquiert un électron et change de forme pour devenir pyramidale. Le processus est complètement réversible : en appliquant une tension opposée, l'électron est retiré de la molécule et celle-ci retrouve sa forme plane et une charge neutre. Les chercheurs du CNRS ont effectué des mesures de l'état de charge de la molécule dans ces deux configurations en utilisant un microscope à force atomique et démontré ce lien étroit entre état de charge et forme géométrique de la molécule.
Ce commutateur ouvre la voie à de nombreuses applications dont la synthèse d'unités de mémoire élémentaires à l'échelle d'une molécule. Cette capacité de la molécule à piéger une charge et la restituer à la demande permet d'envisager le codage d'informations binaires. En plus de ces applications en électronique moléculaire, il est possible d'exploiter la transformation géométrique de la molécule pour fabriquer une machine moléculaire. Le contrôle du transfert de charge qui pilote la transformation géométrique permettrait par exemple la réalisation d'un moteur pas à pas.
Ce travail a été partiellement financé par la Commission européenne dans le cadre du projet ARTIST.
http://www2.cnrs.fr/sites/communique/image/bascule_artifica.jpg
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Charger et décharger une molécule à la demande et changer sa forme : voici un atout de choix dans la course à la miniaturisation dont se sont dotés les chercheurs du Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales (Cemes) du CNRS. En plus de charger une molécule unique, à volonté et de manière absolument réversible, ces derniers ont su démontrer le lien entre cette charge et la forme géométrique de la molécule. La molécule peut donc être vue comme un bit d'information ou un système électromécanique de taille nanométrique. Ce jeu de bascule moléculaire parfaitement maîtrisé s'avère très intéressant pour la réalisation de mémoires ultra-denses ou de nano moteurs. Ces résultats sont publiés dans la revue Physical Review Letters.
Ce qu'ont réalisé les chercheurs du Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales du CNRS (Cemes) à Toulouse est appelé un commutateur moléculaire. Il s'agit d'une molécule qui peut indifféremment adopter un état A ou un état B par l'action d'un stimulus extérieur. Dans cette expérience, les états correspondent à deux géométries différentes de la molécule : elle conserve sa composition mais change simplement de forme. Pour induire ce changement, il faut ici ajouter un électron à la molécule (stimulus extérieur). En ajoutant un électron à la molécule, on introduit une force de répulsion supplémentaire. Certains atomes vont donc s'éloigner les uns les autres et la molécule changera de forme, passant d'une configuration plane et carrée à une configuration pyramidale plus volumineuse.
D'un point de vue technique, l'opération est rendue possible grâce à l'utilisation d'un microscope à effet tunnel. Il sert à la fois de caméra pour mettre en évidence la forme de la molécule et aussi d'outil permettant l'injection d'électrons : avec une tension électrique appliquée par la pointe du microscope, la molécule acquiert un électron et change de forme pour devenir pyramidale. Le processus est complètement réversible : en appliquant une tension opposée, l'électron est retiré de la molécule et celle-ci retrouve sa forme plane et une charge neutre. Les chercheurs du CNRS ont effectué des mesures de l'état de charge de la molécule dans ces deux configurations en utilisant un microscope à force atomique et démontré ce lien étroit entre état de charge et forme géométrique de la molécule.
Ce commutateur ouvre la voie à de nombreuses applications dont la synthèse d'unités de mémoire élémentaires à l'échelle d'une molécule. Cette capacité de la molécule à piéger une charge et la restituer à la demande permet d'envisager le codage d'informations binaires. En plus de ces applications en électronique moléculaire, il est possible d'exploiter la transformation géométrique de la molécule pour fabriquer une machine moléculaire. Le contrôle du transfert de charge qui pilote la transformation géométrique permettrait par exemple la réalisation d'un moteur pas à pas.
Ce travail a été partiellement financé par la Commission européenne dans le cadre du projet ARTIST.
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