Statistique : une science presque exacte pour prévoir l'incertitude
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Statistique : une science presque exacte pour prévoir l'incertitude
Prévoir la météo ou le réchauffement climatique, calculer le nombre de chômeurs ou d'espèces en voie de disparition... les statistiques ont beau être omniprésentes, elles ne peuvent pas tout quantifier ou tout prévoir avec exactitude.
Le débat en cours au niveau mondial sur le réchauffement climatique et son ampleur, est de ce point de vue "un cas d'école" : "les dirigeants politiques ont besoin de certitudes et le travail des statisticiens, c'est de quantifier l'incertitude", estime Avner Bar-Hen, enseignant à l'Université Paris-Descartes et président de la Société française de statistique.
Une divergence qui "pollue" parfois le discours sur le réchauffement, les premiers réclamant des chiffres précis alors que les seconds ne proposent que des "scénarios", tous assortis d'une marge d'erreur.
"La preuve statistique n'est pas possible, cette discipline ne peut fournir que des éléments de preuves", à charge pour les dirigeants politiques de prendre la décision sur cette base, renchérit Claudine Schwartz, professeur de statistique.
"Les statistiques permettent de faire de la prévision, mais toujours de la prévision avec une fourchette", insiste-t-elle, lors d'une rencontre avec des journalistes avant la "Journée mondiale de la Statistique", organisée le 20 octobre par l'Organisation des Nations Unies.
Les statistiques peuvent malgré tout avoir un impact important sur la société : du seul recensement de la population française découlent à peu près 400 décisions administratives automatiques. Pourtant, il ne s'agit que d'une estimation, dont la précision est parfois fortement soumise aux pannes de sonnettes ou d'interphones.
L'enjeu statistique est tout aussi important dans la mesure du chômage. Qu'est ce qu'être "chômeur", sachant que Pôle Emploi distingue cinq catégories différentes de demandeurs d'emplois (A, B, C, D et E), certains ne travaillant pas du tout, d'autres un peu, certains étant tenus de chercher un emploi et d'autres pas ?
Quelle catégorie mettre en avant dans le discours sur le chômage et son traitement ? Tout est question d'interprétation des statistiques, en l'occurrence le choix, éminemment politique, de la fixation du "seuil".
"A partir de quand décide-t-on qu'une pomme est petite ou grosse ? Le seuil, c'est un consensus social", résume Claudine Schwartz.
L'évaluation de la participation aux manifestations sociales illustre le hiatus entre la donnée statistique et son traitement politique.
La bataille de chiffres qui fait rage actuellement entre les syndicats et le gouvernement sur les retraites est d'autant plus paradoxale que manifestants et policiers utilisent les mêmes techniques de comptage, selon Avner Bar-Hen.
Des observateurs, souvent placés en hauteur pour avoir une vue d'ensemble du cortège, comptent les manifestants par groupe de cinq ou dix personnes, le total obtenu étant ensuite réajusté à l'aide de photographies, en fonction de la surface au sol occupée par la manifestation, explique-t-il.
Principale différence : la police compte officiellement 1,5 manifestant par mètre carré, contre deux manifestants pour les syndicats.
Comment expliquer alors les différences croissantes entre les chiffres de participation publiés officiellement ? "Certains disent que le problème n'est pas dans le comptage, mais dans la remontée des chiffres", répond le statisticien. Donc leur traitement politique.
Source : tv5.org
Le débat en cours au niveau mondial sur le réchauffement climatique et son ampleur, est de ce point de vue "un cas d'école" : "les dirigeants politiques ont besoin de certitudes et le travail des statisticiens, c'est de quantifier l'incertitude", estime Avner Bar-Hen, enseignant à l'Université Paris-Descartes et président de la Société française de statistique.
Une divergence qui "pollue" parfois le discours sur le réchauffement, les premiers réclamant des chiffres précis alors que les seconds ne proposent que des "scénarios", tous assortis d'une marge d'erreur.
"La preuve statistique n'est pas possible, cette discipline ne peut fournir que des éléments de preuves", à charge pour les dirigeants politiques de prendre la décision sur cette base, renchérit Claudine Schwartz, professeur de statistique.
"Les statistiques permettent de faire de la prévision, mais toujours de la prévision avec une fourchette", insiste-t-elle, lors d'une rencontre avec des journalistes avant la "Journée mondiale de la Statistique", organisée le 20 octobre par l'Organisation des Nations Unies.
Les statistiques peuvent malgré tout avoir un impact important sur la société : du seul recensement de la population française découlent à peu près 400 décisions administratives automatiques. Pourtant, il ne s'agit que d'une estimation, dont la précision est parfois fortement soumise aux pannes de sonnettes ou d'interphones.
L'enjeu statistique est tout aussi important dans la mesure du chômage. Qu'est ce qu'être "chômeur", sachant que Pôle Emploi distingue cinq catégories différentes de demandeurs d'emplois (A, B, C, D et E), certains ne travaillant pas du tout, d'autres un peu, certains étant tenus de chercher un emploi et d'autres pas ?
Quelle catégorie mettre en avant dans le discours sur le chômage et son traitement ? Tout est question d'interprétation des statistiques, en l'occurrence le choix, éminemment politique, de la fixation du "seuil".
"A partir de quand décide-t-on qu'une pomme est petite ou grosse ? Le seuil, c'est un consensus social", résume Claudine Schwartz.
L'évaluation de la participation aux manifestations sociales illustre le hiatus entre la donnée statistique et son traitement politique.
La bataille de chiffres qui fait rage actuellement entre les syndicats et le gouvernement sur les retraites est d'autant plus paradoxale que manifestants et policiers utilisent les mêmes techniques de comptage, selon Avner Bar-Hen.
Des observateurs, souvent placés en hauteur pour avoir une vue d'ensemble du cortège, comptent les manifestants par groupe de cinq ou dix personnes, le total obtenu étant ensuite réajusté à l'aide de photographies, en fonction de la surface au sol occupée par la manifestation, explique-t-il.
Principale différence : la police compte officiellement 1,5 manifestant par mètre carré, contre deux manifestants pour les syndicats.
Comment expliquer alors les différences croissantes entre les chiffres de participation publiés officiellement ? "Certains disent que le problème n'est pas dans le comptage, mais dans la remontée des chiffres", répond le statisticien. Donc leur traitement politique.
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