expo des Antiques a toulouse, musée St Raymond

par **Maldoror** Dim 18 Sep 2005 - 15:32

Portraits du premier siècle de l’Empire romain
Le musée des Antiques de Toulouse est justement célèbre pour son exceptionnelle collection de portraits romains sculptés, particulièrement l’extraordinaire suite de têtes et bustes retrouvée dans les décombres de l’immense villa de Chiragan à Martres-Tolosane. Au sein de celle-ci, l’identification des personnages historiques – des empereurs et membres de la famille impériale pour l’essentiel – ne s’est pas toujours réalisée sans approximation, erreur, discussion savante ou critique. Plus d’un siècle après une publication d’ensemble, en 1901, par Léon Joulin, l’un des archéologues de Chiragan, il était nécessaire de rouvrir le dossier.
L’édition du premier volume du catalogue raisonné des portraits de Chiragan, consacré aux œuvres du Ier siècle de l’Empire, c’est-à-dire à la période julio-claudienne, a donné l’idée et l’occasion de cette exposition. Le visiteur y est invité à prendre connaissance de nouvelles vues sur ces visages qu’il redécouvrira, autour du superbe buste d’Auguste couronné de chêne, l’une des sculptures majeures découvertes dans la villa. Reste peu sûre l’appartenance à Chiragan de têtes-portraits de grande qualité, habituellement conservées en réserve, qui réapparaîtront au grand jour pendant la durée de cette exposition. D’autres, venant aussi des réserves, seront présentées en gardant le secret de leur provenance ou, parfois, en nous le révélant plus ou moins complètement. Dans ce dernier cas, on peut citer une belle tête de femme d’époque claudienne, collectionnée au XVIIIe siècle par l’abbé Magi, ou l’image colossale d’Auguste apparue au XIXe siècle dans les ruines de l’ancienne Elusa (Éauze, Gers). Enfin, le groupe du forum de Béziers, autre ensemble réputé de notre musée, trouvera naturellement sa place parmi toutes ces œuvres du Ier siècle du Principat

Tête d’Auguste couronnée de chêne. Villa de Chiragan à Martres-Tolosane. Ph. J.-F. PeiréÀ côté de ces sculptures, pour la plupart envoyées dans les provinces méridionales de la Gaule depuis Rome, où elles furent élaborées, le vecteur principal de la diffusion de l’image des empereurs et des thèmes de leur politique, la monnaie, ne pouvait être passé sous silence. Une fois de plus, le très riche médaillier du musée a été mis à contribution. Des monnaies y ont été choisies à la fois pour comparer les effigies frappées aux portraits de marbre et pour préciser les messages adressés par les empereurs julio-claudiens à tous les habitants du monde romain.
Au-delà de tous les aspects – historiques, économiques, religieux, physionomiques, psychologiques, plastiques… – abordés par l’exposition, le choix de portraits proposé au visiteur lui permettra de saisir l’une des expressions les plus tangibles, encore aujourd’hui, de la stabilité d’un système de gouvernement. Ce dernier assura la continuité et la cohésion d’un empire méditerranéen, « république impériale » pour les uns, « monarchie déguisée » pour les autres, civilisation assurément, dont notre fonctionnement institutionnel et politique s’inspire encore.

Jusqu'au 29 janvier 2006